Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-e-s de BAnQ

Retours concernant notre Lettre ouverte à Jean-Louis Roy et notre dernier sondage sur le travail effectué par STTUBAnQ

Image, Mohamed Hassan

Le Comité exécutif, 11 novembre 2020.

 

1. Résultats de notre sondage au sujet de notre Lettre ouverte à Jean-Louis Roy, PDG de BAnQ.

2. Sur la réponse de Jean-Louis Roy à notre Lettre ouverte.

3. Vos commentaires (et nos explications) sur notre jeune syndicat.

 

1. Résultats de notre sondage au sujet de notre Lettre ouverte à Jean-Louis Roy, PDG de BAnQ.

411 envois de courriels le vendredi 23 octobre 2020.

Courriels non reçus : 51 (12,4% du total des envois n’a pas pu se rendre dans les boites courriels des employé-e-s – ni même dans leurs courriels indésirables – à cause de leurs paramètres de sécurité).

10 employé-e-s ont fait la demande de recevoir le lien web du sondage pour y répondre.

Total des employé-e-s sondé-e-s : 370

Total des réponses récoltées : 134 (124 par courriels et 10 avec le lien web)

Pourcentage de participation : 36,21%

Marge d’erreur du sondage* : 7%

 

LES RÉSULTATS :

D’après les résultats, notre Lettre ouverte a remporté une très large adhésion de 92,54% des membres du syndicat qui ont répondu à celui-ci (58,21% sont « tout à fait en accord » et 34,33% sont « en accord »).

Toutefois, 7,47% des membres du syndicat qui ont répondu à notre sondage n’ont pas été satisfaits de notre Lettre ouverte (4,48% sont « en désaccord » et 2,99% sont « tout à fait en désaccord »).

Vos (principaux) commentaires / nos commentaires :

Afin d’écourter le texte, nous nous concentrerons uniquement sur les critiques, très peu nombreuses d’ailleurs, que nous avons reçu par rapport à notre lettre. Cet exercice nous permettra d’entretenir une discussion avec vous et de nous expliquer.

« Lettre beaucoup trop longue que nous n’avons pas pu voir avant son envoi. » : Il s’agissait d’une lettre écrite par l’exécutif syndical et destinée au PDG d’une institution. Par souci de transparence, les membres de l’exécutif ont décidé de vous la transmettre en même temps qu’à son principal destinataire, monsieur Jean-Louis Roy. Il ne s’agissait donc pas d’une consultation des membres qui devait être par la suite transmise à la Direction de BAnQ. D’ailleurs, ces dernier-e-s ont démontré beaucoup d’imagination en exprimant de multiples façons, à la Direction de BAnQ, ce qu’elles et ce qu’ils pensaient de la manière dont ont été faites les coupures que nous connaissons. Nous les en félicitons! Enfin, la longueur d’une lettre dépend toujours de la quantité d’informations qu’il y a à transmettre et du destinataire. Soyez assuré-e-s que monsieur Roy a lu cette lettre jusqu’à la fin. Notre Lettre aux médias, quant à elle, ne faisait qu’une page.

« Vous devriez vous concentrer sur le renouvellement de la convention. » : Nous ne vous cacherons pas que nous avons été particulièrement « surpris » par ce commentaire alors que 41 employé-e-s surnuméraires et occasionnels (des personnes qui cotisent pour leur syndicat) ont été mis à pieds et que plus d’une trentaine d’employé-e-s à temps partiel ont vu leurs revenus réduits jusqu’à 49%. La Grande Bibliothèque est certainement l’une des bibliothèques au Québec qui a subi le plus de coupures et de réductions d’horaires. Ce qui veut dire que les directions des autres bibliothèques ont géré autrement cette crise sanitaire. Pour terminer, tout le monde est au courant que les négociations entre les centrales syndicales et le gouvernement sont au point mort à cause de cette crise causée par la pandémie de Covid-19. Notre Direction, et plus particulièrement les Ressources humaines, n’ont absolument pas le temps d’entamer pour le moment ces négociations avec nous, et nous non plus (ce qui ne veut pas dire que nous ne faisons rien. Le questionnaire qui permettra de constituer notre Cahier des charges vous sera envoyé d’ici une quinzaine de jours).

« C’est une décision du conseil du trésor et non de BANQ. » : Oui et non. Il faut savoir qu’il s’agit d’une « recommandation » du Conseil du trésor, non d’un ordre. Tout le monde comprend les conséquences de cette crise sanitaire : pas une seule famille ne semble épargnée. Ce que nous critiquions était la manière dont cette recommandation a été appliquée (particulièrement la gestion qui touchait les employé-e-s à temps partiel qui ont été abandonné-e-s à leur sort sans qu’elles ou qu’ils n’aient droit à la moindre aide financière). Comme nous le rappelions plus haut, toutes les bibliothèques du Québec n’ont pas géré cette crise de la même manière : c’est le cas, par exemple, de la bibliothèque Gabrielle Roy à Québec qui n’a pas fait de coupures dans son personnel et qui a même publicisé ses services offerts à la clientèle (une grosse lacune de la part de BAnQ).

« Je suis en accord avec le fond. Mais on ressent qu’elle a été écrite sous le coup de l’émotion. Il y a aussi quelques fautes. » : Tout à fait ! Et nous en sommes désolé-e-s. Il nous a fallu agir rapidement à l’annonce de la Direction de BAnQ qui envisageait des coupures qui prenaient effet trois jours après. Pour pallier ce problème, nous avons demandé à l’un de nos membres, Stéphane Gosselin, de veiller à la qualité du français dans nos communications. Ce dernier a très gentiment accepté et nous lui en sommes très reconnaissants.

 

2. Sur la réponse de Jean-Louis Roy à notre Lettre ouverte.

Nous avons trois commentaires à faire à propos de sa réponse :

1. Lorsque nous rappelions à notre PDG que « des emprunts à la GB dépendent nos emplois » et que nous ne comprenions pas pourquoi BAnQ diffusait aussi peu d’informations concernant son service « prêts à emporter », voici l’argument avancé par ce dernier pour restreindre les communications à ce sujet : « Les autorités sanitaires enjoignent la population à limiter le plus possible les contacts pour concourir à l’endiguement de la pandémie et les exigences gouvernementales en pareille circonstance nous laissent peu de marge de manœuvre ». Deux questions nous viennent à l’esprit : à quoi cela peut-il servir de maintenir la GB ouverte si la majorité de la population québécoise ignore qu’elle est ouverte ? Monsieur Roy est-il à ce point si peu confiant du protocole sanitaire mis sur pied par BAnQ, visant à protéger les usager-e-s et les employé-e-s de la GB, qu’il hésite à publiciser ce service ?

Une chose demeure certaine : les bibliothèques de la Ville de Montréal, de la Ville de Québec et d’ailleurs ne cessent de multiplier les annonces payées, particulièrement sur les réseaux sociaux, concernant le même service sans contact. Toutes des bibliothèques qui ont d’ailleurs subi moins de coupures que nous…

2. Alors que l’exécutif de notre syndicat proposait de mettre à pied une partie des employé-e-s à temps partiel les plus touché-e-s par les coupures afin qu’elles ou qu’ils aient droit à l’assurance emploi et que l’autre partie de ces employé-e-s puisse ainsi récupérer les heures des premiers afin de compléter leurs revenus qui se voyaient couper jusqu’à 49% (sans avoir droit à la PCRE), c’est presque avec « fierté » que monsieur Roy nous rétorque : « pourtant, nous honorerons en tout temps les horaires de base des collègues permanents concernés ». C’est donc « fièrement » que monsieur Roy laisse l’ensemble de ces employé-e-s dans la situation financière catastrophique que nous connaissons.

Nous reprochions également à monsieur Roy de n’avoir désiré rencontrer qu’une seule fois notre exécutif syndical (qui représente près des deux tiers de ses employé-e-s) depuis le début de la pandémie. Au lieu d’aller de l’avant, d’aller à notre rencontre, celui-ci nous avise que de telles rencontres pourraient être possibles « advenant la nécessité d’un échange avec lui» et se contente d’ajouter : « sachez que je serai toujours disponible »…

 

3. Vos commentaires sur notre jeune syndicat.

Que de messages réconfortants et encourageants ! Merci ! Cela nous motive beaucoup. Depuis la création de notre syndicat, les membres de votre exécutif et vos délégué-e-s travaillent avec passion et acharnement pour nous rendre plus fort-e-s et plus solidaires. La plupart d’entre elles et d’entre eux ne comptent plus les heures qu’elles ou qu’ils effectuent bénévolement (en dehors de leurs libérations syndicales) pour littéralement bâtir ce syndicat et vous représenter le mieux possible.

Lors du sondage concernant notre travail accompli jusqu’à maintenant, 94,64 % des employé-e-s se disaient satisfait-e-s de la qualité et de la quantité d’informations fournies par leur syndicat, 86,6 % des employé-e-s considéraient être bien soutenu-e-s par leur syndicat.

Toutefois, 3,57 % des employé-e-s se disaient non satisfait-e-s de la qualité et de la quantité d’informations fournies par leur syndicat et 5,36 % des employé-e-s considéraient être mal soutenu-e-s par leur syndicat.

Comme dans toute organisation, il y a toujours place à l’amélioration et nous entendons vos critiques. Nous allons tenter de nous expliquer.

« Plus d’informations en rapport avec les rencontres avec les RH et ce qui s’y dit. » : Certain-e-s d’entre vous trouvent que nous communiquons trop et d’autres pas assez. Certain-e-s trouvent que nos communications sont trop longues, d’autres pas assez détaillées. En ces temps de pandémie, qui contribue à l’augmentation du niveau d’anxiété, certain-e-s ressentent presque de l’angoisse lorsqu’elles ou qu’ils reçoivent des communications qui décrivent l’état de nos discussions avec le Ressources humaines car aucune décision finale n’est prise (et les informations changent fréquemment…) et que cela entraîne plus de confusion pour elles, pour eux, qu’autre chose. Nous tentons alors de prendre la voie du milieu… mais surtout d’être le plus transparent et le plus clair possible. Par exemple, notre Lettre ouverte à notre PDG se voulait justement la plus exhaustive possible pour vous renseigner au mieux de ce qui se passait derrière les portes des bureaux de la Direction de BAnQ depuis les débuts de la crise sanitaire.

« Ce serait bien de se prévoir une réunion syndicale » : Avec les restrictions dues à la crise sanitaire, cela nous paraît très difficile d’organiser une Assemblée générale. Ce n’est vraiment pas l’envie qui nous manque… Peut-être pourrions-nous organiser une immense réunion Zoom juste après l’élaboration du Cahier des charges qui servira de référence pour les négociations de notre prochaine convention collective.

« Je ne me sens aucunement représenté par ce petit syndicat de la GB » : Nous sommes affilié-e-s à la CSN, la deuxième plus grande centrale syndicale du Québec avec ses 300 000 membres (à titre de comparaison, le SFPQ compte approximativement 43 000 membres). Cette affiliation nous permet non seulement de garder tout notre pouvoir décisionnel et toute notre autonomie, mais également de bénéficier d’une immense structure qui nous fournit une multiplicité de services que nous n’avions pas auparavant. À titre d’exemple, c’est la CSN qui nous a aidé à organiser notre manifestation du 31 octobre pour défendre et soutenir les dizaines de nos membres touché-e-s par les récentes coupures. Tout le matériel a été payé par la CSN. Ce sont les responsables des communications de la CSN qui nous ont permis de publier un article dans Le Devoir, un autre dans La Presse et également un autre dans la revue Relations. Pour ce qui est de la « représentation » des membres, nous conseillons et répondons à tou-te-s les membres qui nous écrivent sans exception. Leurs problématiques se rendent toutes aux Ressources humaines, nous n’en écartons aucune.

« Être à l’écoute de vos membres en région. On sait que présentement le gros du problème se trouve à la GB, mais lors de la négociation de la prochaine convention, n’oublier pas de prendre en compte les besoins des techniciens et des agents de bureau à l’extérieur de Montréal et de la GB. C’est ce que nous reprochions à l’ancien syndicat, on se sentait oublié. Nous aussi nous avons des revendications. » : Tout à fait ! Et merci de nous le rappeler, c’est notre travail et notre profonde intention de représenter tou-te-s les membres. Toutefois, nous avons rencontré certaines difficultés : par exemple, nous avions planifié une visite à Québec au mois de février dernier, mais l’hiver puis la pandémie ont rendu impossible cette visite à notre plus grand regret. Lors des élections des délégué-e-s au mois de mars, seule une de nos membres a présenté sa candidature pour représenter les régions, soit Geneviève Vezeau. Personne n’a déposé sa candidature pour représenter la ville de Québec. Cependant, sachez que nous avons organisé une réunion Zoom pour les membres de Québec le 9 novembre. Cette dernière, en plus d’être fort agréable, fut particulièrement constructive (nous en profitons pour remercier chaleureusement les membres de Québec de leur précieuse présence à cette réunion). Nous devrions également organiser une réunion pour les membres des autres régions d’ici la fin du mois de novembre ou au début du mois décembre pour entendre les revendications des membres et, plus simplement, se présenter à elles et à eux. Même si l’immense majorité des membres se trouvent dans la région de Montréal, les membres des autres régions sont pour notre syndicat une force immense en terme de mobilisation et de moyen de pression. Non seulement nous ne l’ignorons pas, mais nous comptons bien nous servir de cette force pour le bénéfice de tou-te-s : un-e pour tou-te-s, tou-te-s pour un-e !

« (…) vous êtes rapidement montés aux barricades lorsque les RH ont voulu obliger les gens à prendre un nombre x de semaines obligatoires de vacances pendant qu’ils étaient en confinement. La plupart des employés confinés ne pouvant travailler mais gardant leur plein salaire étaient à la GB. La plupart des employés des centres d’archives ont continué à travailler en TT. Par contre, lorsque les RH ont décrété que toutes personnes qui n’est pas disponible pour travailler (ex : rendez-vous médical) devait prendre une journée de maladie. Donc les personnes en TT étaient pénalisées par cette mesure mais vous ne vous êtes pas insurgés. » : Que pouvions-nous faire? Un-e employé-e qui travaille et qui doit donc être disponible pour son employeur se doit de fournir un billet médical et prendre un congé maladie si elle ou s’il doit s’absenter pour cette raison. Cette situation de confinement total, à l’époque, nous a mené à ce genre de situation : certain-e-s ont continué à travailler en télétravail et d’autres, non, mais peu. Aujourd’hui, à l’instar d’autres employé-e-s, ces personnes qui n’avaient pas travaillé se retrouvent sans emploi ou subissent d’énormes réductions d’horaires.

« Autre point : trouver un autre outil de communication que FB – c’est obliger les employés à mêler vie professionnelle et privée… » : Facebook n’est pas notre outil de communication, c’est un lieu de partages et de débats entre les membres (les membres de l’exécutif et les délégué-e-s sont aussi des membres et peuvent s’exprimer en leur nom propre sur ce média – c’est l’occasion pour ces dernier-e-s de retrouver, d’une certaine manière, ce que l’on appelle communément la « liberté d’expression »). Nos outils de communication officiels sont notre courriel info.sttuban@gmail.com et le site du STTUBAnQ https://sttubanq.csn.info/. À ce jour, les 6 principaux membres de l’exécutif ont reçu 984 courriels et envoyé 648 courriels en l’espace de 9 mois pour communiquer avec vous et vous répondre (nous ne comptons pas les courriels reçus sur nos courriels professionnels ou encore les messages sur Messenger). Enfin, nous vous rappelons que nul n’est obligé de faire partie du groupe syndical Facebook du STTUBAnQ et que les paramètres de confidentialité de vos comptes Facebook ne permettent à quiconque d’entrer dans vos vies personnelles.

Nous sommes très heureuses et très heureux d’avoir eu l’occasion de répondre en détails à vos commentaires. Nous tenterons de reproduire cet exercice dans quelques mois. Entre temps, n’hésitez pas à nous écrire, à nous exposer vos problématiques et à nous adresser vos commentaires à info.sttubanq@gmail.com.

 

À très bientôt,

Votre Comité exécutif,

Jean-François Mauger, Guylaine Vallée, Jonathan Appleby, Robert Lévesque, Émilie Martin, Hélène Chartrand.

 

* La marge d’erreur, également appelée intervalle de confiance, indique dans quelle mesure les résultats du sondage sont susceptibles de refléter l’opinion de l’échantillon global d’employé-e-s. Comme son nom l’indique, la marge d’erreur correspond à une plage de valeurs situées au-dessus et en dessous des résultats d’un sondage. Par exemple, une réponse obtenant 60 % de « Oui » avec une marge d’erreur de 5 % signifie qu’entre 55 et 65 % de la population générale pense que la réponse est « Oui ». Cette dernière est calculée par le logiciel Survey Monkey.