Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-e-s de BAnQ

Lettre de départ du président aux membres

   Bonjour cher.e.s collègues,

   Je souhaitais m’adresser à vous pour vous informer que je ne me représenterai pas comme président de notre syndicat lors des élections qui auront lieu ce lundi 7 février 2022 à 18h30. Plusieurs projets personnels – études, écriture – m’emmènent ailleurs.

   Mais quelle aventure !

   D’abord, la période de maraudage à laquelle j’ai participé activement pour réussir un changement syndical qui nous a permis de reprendre les rênes de notre destin, d’être enfin libres de nos choix concernant la défense de nos conditions de travail.

   Et puis, ces deux années en tant que président durant lesquelles beaucoup d’entre nous ont souffert : les effets délétères de la pandémie, la compression du personnel entraînant de nombreuses mises à pied, la suppression de la Gestion des remplacements provoquant une réduction globale des heures de travail pour les employé.e.s temps partiel et les surnuméraires, la surcharge de travail pour plusieurs d’entre nous et les retards occasionnant parfois le mécontentement de nos usager.e.s, etc.

   Tout au long de mon mandat, j’avais conscience que mon travail de président était important, plus important que moi, puisqu’il s’agissait de protéger nos intérêts communs et notre institution elle-même. Avec mes collègues à l’exécutif, nous n’avons pas compté nos heures pour vous défendre au mieux et monter de A à Z le STTUBAnQ qui est aujourd’hui parfaitement opérationnel avec ses nombreux comités, son site ou encore son journal.

   Mon principal regret est de ne pas avoir eu la possibilité d’aller à la rencontre de nos collègues en région à cause des mesures sanitaires. Espérons que notre prochain exécutif aura l’occasion de le faire en 2022, car c’est important que tout le monde se sente intégré au STTUBAnQ… et écouté.

   Ceci étant dit, il reste beaucoup à faire et particulièrement dans le cadre des négociations pour notre prochaine convention collective qui se déroulent en ce moment. L’ensemble des membres de l’exécutif et du Comité négociations ont parfaitement conscience qu’il y a urgence !

   Entre 2016 à 2020, à cause des ridiculement basses augmentations salariales qui nous ont été octroyées, nous avons déjà perdu 2,31 % de notre pouvoir d’achat(i). Aujourd’hui, avec les effets de l’inflation causée en partie par la pandémie, la situation n’est pas loin d’être catastrophique et je doute que l’augmentation annuelle de 2% promise par le gouvernement Legault – et cela même en incluant des primes pour les bas salaires – puisse suffire à compenser les hausses futures de cette inflation et, a fortiori, à combler les manques du passé. Pour la dernière année 2021, l’inflation atteignait en décembre un record historique de plus de 5% ; pendant la pandémie, la hausse moyenne des loyers au Québec dépassait les 12%. Ajoutons à cela que les économistes nous prédisent que l’inflation sur les produits alimentaires pourrait atteindre jusqu’à 7 % en 2022(ii).

   En d’autres termes, nous nous appauvrissons chaque jour un peu plus et un peu plus vite ! Et personne parmi nous n’ignore que certains de nos salaires sont jusqu’à 20% inférieurs aux salaires offerts par la fonction publique, les universités ou encore la Ville de Montréal pour les mêmes types d’emploi.

   Le Comité négociation dont j’avais la responsabilité jusqu’à maintenant a demandé à la partie patronale que soit créé immédiatement un sous-comité pour traiter en priorité et spécifiquement des aspects monétaires (habituellement, ceux-ci sont traités après les aspects normatifs), ce qui a été accepté par la partie patronale.

   Enfin, cette liberté que nous avons acquise et dont je parlais plus haut ne va pas sans une certaine responsabilité de la part de chacun.e de nous : nous sommes le syndicat, chacune de nos forces réunies renforce notre syndicat et sa capacité à défendre nos conditions de travail, notre quotidien. Sans votre engagement, votre implication dans les comités, en tant que délégué.e, ou encore votre présence lors des évènements et des rencontres syndicales, nous ne serons pas assez fort.e.s. Engagez-vous dans ce combat pour la défense de nos droits et l’amélioration de nos conditions de travail : plusieurs postes de délégué.e.s sont offerts et il y a toujours des places disponibles dans les comités…

   Pour terminer, j’aimerais remercier chaleureusement les deux êtres d’exception que sont Emilie Martin et Jonathan Appleby, respectivement notre vice-présidente à la mobilisation et notre vice-président grief, avec qui cette épopée a commencé et qui ont dû me supporter pendant deux ans. Et comment, bien sûr, ne pas remercier Guylaine Vallée, mon amie, que j’ai suppliée de se présenter au poste de vice-présidente générale et qui l’a occupé durant ces deux années. Sans elle, nous n’aurions pas pu espérer autant d’efficacité. Je remercie enfin tous les autres membres qui ont œuvré au sein de l’exécutif ainsi que tou.t.e.s nos délégué.e.s avec qui j’ai eu plaisir à travailler.

   Ce lundi, Sylviane Cossette se présentera à la présidence. Je tenais à vous dire l’immense plaisir que j’ai eu à travailler presque quotidiennement avec elle lorsqu’elle occupait le poste de vice-présidente Santé et sécurité. Sylviane est une personne particulièrement rayonnante, intelligente, rigoureuse et qui sait parfaitement faire preuve de diplomatie – sans doute plus que moi…

   Sachez que c’est avec passion que j’ai exercé mon rôle de président et j’espère sincèrement ne pas vous avoir déçu.e.s !

   Prenez soin de vous,

   (Et de votre syndicat !)

Jean-François Mauger

Président

Syndicat des travailleuses et travailleurs uni.e.s de BAnQ – CSN

Ensemble, plus fort.e.s !

_________________________________________

i Alors que nous étions augmentés de seulement 5,25% en 5 ans, les salaires des bibliothécaires, c’est-à-dire les plus hauts salaires, ont été augmentés de 10%… 

ii Rapport sur les prix alimentaires canadiens, 2021.